FICHE III - 22. Le Mémorial de la Shoah de Paris

Publié le 30 Juillet 2009

Le Mémorial de la Shoah de Paris

 

 

Le Mémorial de la Shoah de Paris a été inauguré le 25 janvier 2005 par Jacques Chirac. Président de la République française, et Simone Veil, Présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Le bâtiment s'élève au coeur du quartier du Marais où la présence d'une communauté juive est attestée depuis 9 siècles.

 

La structure actuelle résulte d'une longue évolution de la mémoire du génocide. Le point de départ fut la fondation, à Grenoble, en zone d'occupation italienne, le 28 avril 1943, autour d'Isaac Schneersohn, du Centre de Documentation Juive Contemporaine (CDJC) qui se fixa comme mission de rassembler les preuves de l'extermination des Juifs. Aux lendemains de la guerre, l'équipe du CDJC, qui participa au Procès de Nuremberg à la demande du gouvernement français, eut la volonté d'ériger un mémorial en hommage aux victimes de la Shoah. Celui-ci, baptisé « Mémorial du martyr juif inconnu », fut inauguré sur un terrain cédé par la ville de Paris le 30 octobre 1956, au terme de trois années de travaux ; le grand rabbin Kaplan déposa peu après au centre de la crypte des cendres provenant des camps d'extermination et du ghetto de Varsovie. Le CDJC s'y installa; en 1997, il reçut en dépôt les « fichiers juifs » établis par le gouvernement de Vichy. En 2001, une Fondation pour la mémoire de la Shoah est créée; par décision du Premier Ministre Lionel Jospin; elle bénéficie des fonds en déshérence provenant de la spoliation de familles juives par les autorités d' Occupation et par Vichy. Des travaux sont réalisés pour agrandir des locaux devenus exigus. Le nouveau Mémorial ouvre ses portes au public le 27 janvier 2005, date anniversaire de l'entrée de l'Armée Rouge à Auschwitz, 60 ans plus tôt.

 

« Installé au tournant du siècle des génocides, ouverte sur le siècle nouveau », le Mémorial de Paris se veut en quelque sorte « un pont jeté entre les femmes et les hommes contemporains de la Shoah et ceux qui n’ont pas vécu, ni directement ni par la médiation de leurs parents, cette période historique ». Il se donne pour mission de s'interroger sur l'enseignement de la Shoah au XXI° siècle et d'en transmettre la mémoire par des activités pédagogiques, parmi lesquelles des déplacements scolaires à Auschwitz – la classe de Première Littéraire du Lycée fut retenue pour y participer en février 2007, à un moment où les témoins directs disparaissent peu à peu. Enfin, il se veut « musée de la vigilance », « rempart contre l’oubli, contre un retour de la haine et le mépris de l‘homme » (Eric de Rothschild, Président du Mémorial)

 

Le Mémorial de Paris est ainsi devenu en Europe l’institut de référence pour la Shoah, comme le Musée de l’Holocauste de Washington et Yad Vashem à Jérusalem. Le CDJC gère un fonds de plus de 1 million de pièces d'archives de toute nature et continue à recueillir des témoignages, disponibles en versions audio et en DVD, en partie mis en ligne; il participe à l'élaboration de l'Encyclopédie électronique de la Shoah. La crypte, coeur du premier mémorial, accueille les cérémonies du souvenir. Le Mur des Noms rend une identité aux 76 000 hommes , femmes et enfants assassinés, et le Mémorial des Enfants un visage aux 2250 garçons et filles exterminés. Un Mur des Justes rend solennellement hommage à celles et ceux qui ont sauvé des vies au péril de la leur. Enfin, des expositions temporaires et des colloques ouvrent régulièrement la réflexion sur d'autres assassinats de masse, notamment au Rwanda .

 

 

Adresse: 17 rue Geoffroy-l'Asnier 75004 PARIS

 

Rédigé par Pascal Sabourin

Publié dans #Série III - Dire l'Indicible

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